Huile sur toile
Signée en haut à gauche
Dimensions : 35 x 27,5 cm
Avec cadre : 35,5 x 27,5 cm
Pour Fleurs, Thanos Tsingos peint aux doigts et au tube. Ajoutés sur leur fond gris, le rouge, le blanc et le vert sortent du tube pour être directement appliqués sur la toile sans passer par la palette du peintre.
Si les spectateurs s’approchent, les empreintes des pouces étalent la peinture pour former les pétales. Est-il peintre ou sculpteur ? Les couleurs donnent texture et reliefs, coulent jusque sur le bord du cadre. Il s’agit peut-être d’une retouche, faite après que l’artiste ait posé l’encadrement.
L’on sait que l’artiste avait l’amour de la matière et des fleurs. Lors du vernissage d’une exposition de son atelier, l’on rapporte que les dames repartait avec des fleurs dessinées sur leur robe. L’on sait aussi que le peintre avait une spécialité à laquelle il revenait parfois : peindre une toile, enduire une autre, les joindre ensuite pour imprimer la premier sur la seconde, puis les séparer et effectuer quelques retouches à son aise.
Dans la plupart de ses toiles, Tsingos rassemble l’irréconciliable : le dripping de Jackson Pollock – une technique qui consiste à projeter de la peinture sur la surface de la toile pour obtenir des superpositions de couleur, hautement symbolique de l’affranchissement de la peinture abstraite sur l’art figuratif – et l’art floral, sous-genre pluriséculaire de la traditionnelle nature morte, et à laquelle le geste précis et vériste des maîtres flamands avaient habitué notre œil.
Diplômé de l’Université technique nationale de Grèce (entre 1931 et 1936), il travaille comme architecte jusqu’à la fin des années trente. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’engage auprès des Alliés au Proche-Orient, est condamné à mort puis libéré.
En 1946, il se rend au Brésil sur la recommandation de Le Corbusier. Il travaille aux études et aux dessins de la Brasília. L’année suivante, il se rend à Paris où il s’installe jusqu’en 1960. Il laisse l’architecture de côté et se consacre à la peinture et à la scénographie, et fonde même son propre théâtre.
Expositions :
Il participe au Salon des réalités nouvelles en 1954, montre son travail à Paris (Galerie Kléber, Galerie Iris Clert), à Londres (Tooth & Son Gallery, Hannover Gallery et Gallery One) et à Cannes (Galerie 65). Il expose avec les Abstraits, mais ne renonce jamais à la peinture figurative et surtout, à ses fleurs.
Des expositions rétrospectives de son travail ont été organisées à l’Institut technologique d’Athènes (1965), à la National Gallery (1980) et le Centre Georges Pompidou à Paris (1980). En 1963 sa dernière exposition personnelle à la galerie Zygos à Athènes où il était retourné en 1961.
Bibliographie :
• Marc Ottavi, catalogue raisonné en cours de préparation.