Dans l'œuvre monumentale *The Isle of the Phoenix* (1963–1965), Pierre Vlerick atteint l'apogée de sa période lyrique-abstraite. La toile, de dimensions impressionnantes (200 x 178 cm), baigne dans une lumière diffuse de tons pastel et d'accents incandescents. La composition, semblable à un labyrinthe de formes suspendues et de contours transparents, suggère des figures — comme un oiseau en vol — sans jamais les figer.

L'ensemble dégage une sérénité éthérée, mais aussi une chaleur intérieure, comme si la toile elle-même renaissait. Le motif du phénix, symbole de renouveau, reflète à merveille la fascination de Vlerick pour le mythe, la nature et l’indicible. Cette poésie visuelle correspond à la phase la plus visionnaire de sa carrière, qui le plaça, dans les années 1960, au cœur de l’avant-garde artistique belge.

*The Isle of the Phoenix* ne se limite pas à l’effet décoratif : il est intellectuellement profond et émotionnellement vibrant — un rare exemple d’abstraction lyrique à portée spirituelle.